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La lettre du Synmad – Février 2022

Cela ne peut plus durer ainsi !

Il ne se passe pas une journée sans que la presse généraliste, la presse spécialisée, les politiques de toutes fonctions et de tous partis, nos interlocuteurs de syndicats de salariés, la Caisse d’Assurance Maladie et les associations de patients ne s’inquiètent, aux côtés des syndicats médicaux, de la problématique de l’offre de soins. Ces inquiétudes sont légitimes. Elles sont le fruit de politiques publiques menées depuis plus de 30 ans, visant à réduire le nombre de médecins par un numerus clausus extrêmement sévère. Les alertes menées par les syndicats médicaux mais aussi par certains doyens de faculté de médecine il y a maintenant 30 ans étaient attendues et pourtant, les effets du baby-boom avec un départ massif de nombreux confrères étaient prévisibles, et pourtant l’évolution sociologique et le nécessaire équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée étaient aussi prévisibles. Ces difficultés d’accès aux soins ont encore été récemment mises en évidence dans l’enquête BVA Contrepoints de la santé révélant que 37% des français déclarent avoir des difficultés à obtenir un rendez-vous avec un médecin généraliste, chiffre en hausse de 7% en un an, et que ce chiffre est de 52% pour les médecins spécialistes, en hausse de 11% en un an. 

Il n’y a pas de solution miracle mais les solutions existent à court et à moyen terme. La suppression de la liberté d’installation ou le conventionnement sélectif imaginé par de nombreux candidats à la présidence de la république est une faute et une erreur d’appréciation majeure. Comment imaginer que les plus jeunes de nos confrères aillent exercer leur art dans des territoires où écoles, commerces, administrations ont fermé depuis longtemps? Cela ne précipitera les plus jeunes que vers des statuts de médecins salariés, de remplaçants au long cours alors que l’âge d’installation est aujourd’hui de 38 ans ou pire, les fera arrêter d’exercer. Avec la CSMF, nous portons un certain nombre de solutions. J’en retiendrai trois principales : 

  • la facilitation du cumul emploi-retraite des plus âgés d’entre nous par des mesures fiscales et des mesures sociales afin qu’en particulier, ils ne cotisent plus sans droit.
  • la facilitation de l’exercice sur sites distincts par une majoration de la consultation, prévue dans le Contrat Solidarité Territoriale Médecin, de +25% à l’acte pour toutes celles et ceux qui exerceront sur un site distinct du cabinet principal, mais aussi la création d’un espace de liberté tarifaire saluant l’engagement territorial du médecin. 
  • le déploiement massif des maîtres de stages universitaires permettant d’accueillir tous les internes en libéral au cours de leur formation. 

Mais dans les faits, la complexité administrative, l’absence d’écoute des ARS, la frilosité de l’Assurance Maladie et du Gouvernement les rendent sourds à ces propositions concrètes au service de la santé des français. A l’heure où la campagne présidentielle va entrer dans sa phase finale, nous interpellons les candidats à la Présidence de la République pour qu’ils puissent être à l’écoute des patients, des médecins, des élus et de tous les professionnels de santé pour prendre la mesure de la gravité de la situation sanitaire en France.

Dr Franck DEVULDER

Président du SYNMAD

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