La plus importante ONG européenne est l’UEMS (Union Européenne des Médecins Spécialistes). Elle existe depuis 1958.
Elle regroupe plus de 41 pays, 48 spécialités médicales, soit :..1 600 000 médecins spécialistes.
« L’union fait la force » dit le dicton. Certes nous avons l’Union.
Mais où est notre force ?
La multiplication des divisions syndicales n’offre pas d’avancée satisfaisante pour l’exercice professionnel des médecins Français.
Pourtant la libre circulation des médecins est largement facilitée depuis plus de 50 ans.
La validation croisée des Formations continue existe depuis 50 ans entre de nombreux pays. Hélas, la France est restée en dehors d’un système de reconnaissance Européenne. Les responsables de l’organisation de la « formation » ont eu peur de perdre un lambeau de pouvoir en jouant collectif. Même les Etats-Unis et le Canada partagent le système de validation de formation continue européen par points… Sans doute ce choix ne fait que renforcer l’isolement de notre pays et de nos médecins sous prétexte d’indépendance.
Comme dans les autres pays, nous manquons de médecins mais ils sont moins bien rémunérés chez nous. Les tranchées qui se sont creusées entre l’hôpital public et l’hôpital privé et encore plus avec les médecins de ville n’arrangent rien.
Vu de l’extérieur notre système de Santé est considéré comme un système dépensier inefficace.
Le paradoxe est d’avoir un système couteux avec des médecins rémunérés au plus bas ! Alors pourquoi ne pas exercer dans un autre pays ?? Le Canada recrute.
Vous pouvez aussi passer le Diplôme Européen de Gastro entérologie et vous installer en Suisse, en Angleterre, en Hollande, bientôt au Portugal ou en Espagne.
Nous ne pouvons plus regarder notre système que de l’intérieur.
Nous devons accepter un benchmarking de l’objectif et du résultat du soin.
Notre souci n’est pas au contenu de la formation initiale. La nôtre n’a rien à envier aux autres. C’est la place du médecin qui doit être revue. Depuis les années 1980, cette place a été grignotée par des administratifs. Nous devons collectivement remettre le médecin au centre du village et arrêter de culpabiliser le praticien avec la rengaine du « patient au centre du système » … comme si le médecin faisait autre chose que de penser à son patient !
Le patient est souvent désinformé, consommateur de rêves que lui proposent les medias. Il ne sait pas faire la différence entre un Hôpital et une clinique, entre une échographie et un doppler pulsé, entre une épreuve d’effort et un Thallium d’effort.
Nous devons changer de chemin, reboucher les tranchées que l’hôpital public a voulu creuser, avec l’appui pernicieux de la CGT, pour protéger l’intérieur du château fort « Hôpital ».
Le médecin doit être la cheville ouvrière. Il doit bénéficier d’une vision globale, européenne de l’organisation du soin. Il pourra ainsi à coût égal revaloriser ses honoraires en se servant de l’IA pour le travail répétitif qu’est l’administration hospitalière. Et non pas l’inverse comme on commence à le susurrer aux oreilles des patients qui vont bientôt croire qu’ils seront mieux soignés par GPT4.
Seule une dimension Européenne nous permettra de maintenir une médecine d’humanité et d’efficacité. Oui, il nous faut adhérer au diplôme Européen. Oui, il nous faut militer pour une FMC validée au niveau Européen. Oui, il nous faut accepter d’aller voir ailleurs. Il en va de notre survie individuelle et collective..
Nous sommes 1 million 600 000 Médecins Spécialistes ! Nous devrions être incontournables !
Au travail.
J.P. JACQUES
ADMINISTRATEUR DU SYNMAD