Mode de paiement et d’organisation : que voulons nous?
Au moment où vous recevez sur vos comptes les montants de la ROSP des gastro-entérologues (en moyenne 1391 euros pour le P4P et 3946 euros pour le Forfait Structure), et où vient d’être nommée notre nouvelle Ministre de la Santé Mme Brigitte Bourguignon qui axe son mandat sur l’accès aux soins des patients, des questions sur les orientations stratégiques de nos modes de rémunération et de notre organisation d’exercice se posent.
Contrairement à notre Président pour qui le paiement à l’acte est has been, nous restons fortement attachés en tant que libéraux à ce mode de rémunération !
Il lui est reproché son aspect inflationniste et son manque d’efficacité dans la coordination, la prévention et la prise en charge des maladies chroniques qui seraient mieux couverts par des forfaits ou un système à la capitation comme en Angleterre.
Mais ces reproches sont discutables, et si les actes cliniques et techniques étaient correctement rémunérés, ils nous permettraient de remplir toutes nos missions sans nécessité de forfaits ou autres subventions.
Ce mode de paiement permet en outre une réactivité de notre système indispensable pour répondre aux besoins, au prix cependant de notre épuisement et pour un résultat semble-t-il insuffisant puisque nos délais s’allongent et que l’accès aux soins spécialisés devient compliqué par endroit.
Une adaptation de nos modes d’organisation doit donc être étudiée pour répondre à la demande de la population dans un contexte démographique difficile.
Le sujet est compliqué car cette nécessité de participer « au service public » n’est pas partagée par nous tous, et nous ne voulons pas en tant que libéraux nous voir imposer des systèmes administratifs chronophages subventionnés.
De quoi parle-t-on ?
- D’organisation d’exercices coordonnés comme les ESS (Equipes de Soins Spécialisés) qui permettraient de « trier » nos salles d’attente en permettant aux médecins traitants d’avoir accès à un avis spécialisé de gastro-entérologues regroupés en équipe sur un territoire, sous la forme d’une télé expertise, ou de partager des plages de soins non programmés ;
- De la délégation de certains actes techniques, voire de consultations à un(e) assistante médical(e) salariée permettant d’augmenter notre activité sans augmenter notre charge de travail ;
- D’ouvrir des lieux de cabinets secondaires pour réaliser des consultations dites « avancées » en zones « sous-dotées » ;
Ces évolutions sont dans l’air du temps, et mieux vaut y réfléchir et nous les approprier dans le cadre de nos entreprises libérales plutôt que laisser l’étatisation du système se poursuivre !
Le questionnaire qui vous a été adressé nous permettra de connaître votre opinion sur ces sujets, et nous aurons l’occasion d’en reparler.
Dr Frédéric CORDET
Le Président du SYNMAD