Réponses au questionnaire du Synmad
Bonjour à tous,
Vous trouverez ci-dessous un Panorama de l’Hépato-Gastro-Entérologie libérale, alimenté par vos réponses au questionnaire du Synmad.
– La première photographie concerne la Démographie : nous étions 1938 HGE libéraux en exercice en 2005, mais plus que 1642 en 2020 (sources Carmf), avec une baisse encore à prévoir dans les 10 ans qui viennent, compte-tenu d’un nombre de départ supérieur aux installations (Livre Blanc) ; une remontée ensuite jusqu’en 2030, mais faible, et pas en libéral selon la Drees (cf tableaux Drees ci-dessous).
L’âge moyen des femmes HGE est de 48 ans, des hommes 57 ans ; notre spécialité se féminise avec 41 % de femmes (49 % toutes spécialités).
Nous restons une spécialité attractive : choisie dans les 16 premières aux ECN cette année.
– Le deuxième point concerne les Honoraires et notre Activité (cf tableau et courbes ci-dessous) : la majorité des HGE libéraux encore en exercice est en secteur 1 (54 %), 20 % sont en secteur 2 et 25 % en S2-Optam (sources Cnam 2021) ; l’évolution de nos revenus (nets avant impôts) est en hausse lente au cours des dix dernières années, mais en rapport avec une augmentation du nombre par praticiens d’endoscopies (+ 10 %) et surtout des consultations (+ 20 %) significative, expliquant en grande partie cette petite hausse, la seule revalorisation ayant été le C2/APC, et expliquant le sentiment de débordement (cf plus loin) !
– Résumé des réponses au questionnaire Synmad (200 répondeurs) dont vous trouverez le détail plus bas :
Délais de consultation : la majorité est à 1 à 3 mois (65 %) et 35 % sont entre 4 à 6 mois ;
Délais de coloscopie : 65 % entre 1 et 2 mois, 28 % entre 2 et 4 mois ;
La majorité a plutôt de bonnes relations avec la direction d’établissement, et le taux de redevance est majoritairement inférieure à 7 % ;
La majorité se sent débordée, en perte de qualité de vie, et considère avoir des délais de prise en charge trop longs en consultation notamment ;
Très peu délèguent des actes ou des cs, mais la moitié seraient prêts à le faire ;
La grande majorité ne connaît pas les structures d’exercice coordonné, mais la moitié seraient prêts à participer à un dispositif pour les soins non programmés ;
Une petite majorité n’est pas favorable à la limitation d’installation ;
Une majorité accepterait de prendre en charge des internes ou des externes avec une formation de maitre de stage ;
La majorité est favorable au paiement à l’acte et ne souhaite pas plus de forfaits ;
Globalement ressortent une demande de revalorisation des actes et une forte inquiétude vis-à-vis de l’évolution démographique (défaut de successeurs et d’associés), un sentiment de perte de qualité de vie et de qualité au travail.
Au total, on constate une spécialité dont la majorité se trouve encore en secteur 1, mais qui bascule progressivement en secteur 2, la majorité des nouvelles installations se faisant dans ce secteur, faute de juste valorisation. Nous subissons comme d’autres une charge de travail grandissante en raison d’une hausse de la population à soigner et d’une baisse du nombre de médecin actifs, et il paraît difficile d’en faire plus !
Alors on fait quoi ? Résoudre la quadrature du cercle en adaptant nos modes d’exercice pour sauver un confort de vie, une juste rémunération (grevée actuellement par l’inflation), correspondre aux appétences des plus jeunes de nos collègues pour plus de temps libre, et répondre aux besoins de soins ?
Les prochaines négociations conventionnelles et réforme de la nomenclature répondront-elles à ces questions ?…
Le Synmad avec la Csmf s’y efforceront, en prenant en compte ces éléments, face à des tutelles qui gardent un regard méfiant plein d’idées préconçues sur « les libéraux » que l’on rechigne à revaloriser, alors que les chèques se déversent aveuglément sur les structures publiques !
A suivre.
Merci pour votre soutien.
Dr F. Cordet
Président du Synmad