Place des hépatogastroentérologues dans les CPTS
En septembre 2018, le Président de la République a souhaité que puissent être créées 1000 Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS) avant la fin de son mandat. Qu’en est-il aujourd’hui ? 843 CPTS ont été envisagées, 44 sont en fonctionnement, 383 projets sont à l’étude mais seules 10 de ces CPTS ont signé un accord cadre interprofessionnel témoin de leur financement.
Faut-il y aller ? Nous pourrons toujours débattre longuement sur cette question. Nous pensons que pour la première fois depuis longtemps, on donne aux professionnels de santé des moyens pour s’organiser et améliorer l’offre de soins de la population. Il est à nos yeux impératif que l’organisateur de ces CPTS puisse être un médecin qui sera probablement, le plus souvent, un médecin spécialiste en médecine générale. Alors qu’elle doit être la place des médecins spécialistes dans cette organisation ? Cette place doit exister au travers des équipes de soins spécialisées. C’est ainsi que nombre d’entre nous, particulièrement en gastroentérologie depuis longtemps, sont organisés au sein de cabinets de groupe. Nombre d’entre nous effectuons des consultations sur des sites distincts qui devront être valorisées pour en assurer la pérennité et le développement. Nombre d’entre nous utilisons des outils nouveaux comme peut l’être la téléconsultation. Nombre d’entre nous également travaillons, au sein de nos cabinets, dans des modèles de coopération interprofessionnels. Il n’y a donc qu’un pas à franchir pour se rapprocher de nos URPS, de nos ARS et de nos Caisses Primaires d’Assurance Maladie pour formaliser notre organisation territoriale en équipes de soins spécialisées et bénéficier ainsi des moyens financiers qui devront nécessairement les accompagner. Ainsi créées, ces équipes de soins spécialisées pourront alors jouer leur rôle dans l’organisation de la santé dans nos territoires. Il ne doit pas s’agir d’une contrainte supplémentaire pour nous mais, bien au contraire, d’obtenir des moyens financiers permettant une meilleure organisation améliorant l’offre de soins pour les patients, mais améliorant également et financièrement l’investissement des médecins pour leur assurer de meilleurs revenus et une meilleure qualité de vie.
PDSES élargie au samedi : une revendication des Spécialistes CSMF
La continuité des soins s’impose à chacun d’entre nous. Ce n’est pas le cas de la permanence des soins qui est une démarche volontaire. Un certain nombre d’entre nous bénéficie d’une ligne d’astreinte PDSES valorisant forfaitairement, en sus du paiement à l’acte et de ses majorations, la prise en charge des patients se présentant dans les services d’urgence des établissements de santé privés dans lesquels nous travaillons. Les Spécialistes CSMF revendiquent une augmentation de ces lignes d’astreinte de PDSES pour celles et ceux de tous les médecins spécialistes qui seraient volontaires afin d’améliorer l’accès aux soins urgents. Nous revendiquons également que la totalité de cette astreinte soit honorée alors que, pour les weekends, celle-ci ne débute le plus souvent que le samedi à 20h pour l’immense majorité d’entre nous. Cela n’est plus acceptable. La place de la médecine spécialisée doit être reconnue par nos tutelles à hauteur de notre investissement et de la qualité du service rendu à la population.
Un vent nouveau souffle sur le numérique en santé
Il y a quelques jours, Monsieur Dominique PON et le Docteur Jacques LUCAS respectivement responsables de la Délégation Ministérielle du Numérique en Santé et de l’Agence du Numérique en Santé recevaient les organisations professionnelles pour échanger autour de la feuille de route stratégique du numérique en santé. Le mot clé que nous pourrions essentiellement retenir est la volonté affichée par Dominique PON d’aller rapidement vers une interopérabilité entre les différents éditeurs de logiciels. Nous ne pouvons qu’appuyer cette initiative en espérant qu’elle ne reste pas vaine et ne s’applique pas uniquement aux futures start-ups. Cette interopérabilité doit s’imposer à l’ensemble des éditeurs de logiciels médicaux, qu’ils s’agissent de logiciels métiers ou d’agendas en ligne. C’est ainsi que nous améliorons nos conditions d’exercice et notre qualité de travail. Il s’agit pour nous d’un dossier majeur qui trouve un écho particulier au travers de la Maison de l’Innovation de la médecine spécialisée portée par la CSMF où chercheurs, start-ups, industriels, assurances maladies complémentaires, financeurs, vont apprendre à travailler ensemble pour offrir aux médecins, aux professionnels de santé et à la population, une meilleure organisation de notre système de santé.
Télémédecine : le SYNMAD et les Spécialistes CSMF vous accompagnent
L’avenant n°6 de la Convention Médicale signé le 14 juin 2019 inscrit dans le droit commun les actes de téléconsultation et de téléexpertise. Le prochain avenant n°8 à la Convention Médicale nous donnera d’autres perspectives en ajoutant la possibilité d’un suivi régulier du patient en alternant consultations présentielles et téléconsultations, en permettant le recours aux téléconsultations sans orientation du médecin traitant mais dans une organisation territoriale coordonnée et en proposant la mise en place d’un cadre permettant la réalisation d’expérimentations.
Si la téléconsultation ne peut évidemment pas remplacer la consultation physique, elle est un élément supplémentaire à l’offre de soins pour le renouvellement d’une ordonnance, l’échange au sujet de résultats d’examens, l’obtention de documents administratifs et la nécessité de questionner son médecin ou encore pour la surveillance médicale ou la prise en charge de symptômes médicaux légers. Tout cela doit bien évidemment être réalisé en parfaite coordination entre le médecin généraliste et le médecin spécialiste et en parfaite confiance et accord entre le patient et son médecin.
Reste la problématique de la téléexpertise qui, honorée à des tarifs indigents, ne décollera manifestement pas. Il appartient à la CNAM d’en prendre conscience. Appuyons-nous sur l’exemple de la télédermatologie en Picardie qui est couronnée de succès, succès assuré par une valorisation de la consultation du médecin généraliste requérant touchant 14 euros en sus du prix de sa consultation habituelle, et du dermatologue requis honoré à hauteur de 46 euros. Ces tarifs sont une base de départ qui nous semble devoir être reprise dans les futures négociations avec la CNAM tout au moins si le volet téléexpertise trouve grâce à ses yeux.
Afin de vous accompagner dans cette nouvelle modalité d’exercice, le SYNMAD, Les Spécialistes CSMF et l’ACFM vous proposent de participer à des programmes de DPC ayant pour but de vous affranchir sur les modalités de la téléconsultation et de vous permettre de vous y lancer en tout sérénité.
Dr Franck DEVULDER
Président du SYNMAD
Les Spécialistes CSMF
Février 2020