Au mois d’avril, les hépato-gastroentérologues ont perçu les versements de la Rémunération sur Objectifs de Santé Publique pour l’année 2014.
L‘engagement des hépato-gastroentérologues est toujours aussi important puisque l’effectif éligible est stable alors que nous avons abordé la phase décroissante de notre effectif en raison des départs à la retraite. Par ailleurs, les hépato-gastroentérologues, en 2014, ont eu autant de contacts que l’année précédente, preuve qu’il n’y a pas eu d’augmentation de la consommation médicale. La patientèle moyenne en 2014 (2 contacts en moins de 2 ans) est de 1 228 patients pour une moyenne théorique de 1 100.
L‘analyse des indicateurs liés à l’organisation du cabinet est stable, avec des revenus moyens de 1 100 euros et il existe encore une marge de progression puisque la rémunération organisationnelle est au maximum de 1750 euros. Nous vous rappelons qu’à ce titre, il est indispensable, chaque année, de revalider les indicateurs déclaratifs notamment en se connectant au moins une fois sur le site AméliPro pour valider un arrêt de travail ou une demande d’ALD, par exemple.
Pour les indicateurs médicaux, la tendance perçue en 2013 se confirme voire même s’accélère. Les deux progressions les plus significatives concernent la surveillance biologique des patients atteints de MICI sous 5-ASA avec le contrôle de la protéinurie qui a doublé entre 2012 et 2014. La technique de recueil des urines de 24H00 reste néanmoins contraignante et nous envisageons, avec la Caisse d’Assurance Maladie, si les données scientifiques sont concordantes, de remplacer, à terme, cette protéinurie des 24H00 par un dosage de l’albuminurie réalisé sur un échantillon urinaire. Certes, ce dosage est plus onéreux mais sera beaucoup moins contraignant pour le patient et permettra donc, nous le pensons, une adhésion plus importante à cet indicateur.
Le deuxième indicateur remarquable est celui du contrôle de l’éradication de l’Hélicobacter Pylori après traitement où, là également, la progression est nette avec un taux moyen de 39.5% en 2012, 45.2% en 2013 et 52.0% en 2014. Nous vous rappelons que ce contrôle est donc effectué de façon de plus en plus systématique, que la prescription soit effectuée par les hépato-gastroentérologues ou par les médecins traitants sur nos conseils. Il est à noter, également, qu’en 2014, il a été prescrit 2/3 de traitements séquentiels et 1/3 de traitements par Pylera. Le CNP- HGE a sollicité la HAS pour revoir les indications du traitement par Pylera en conformité avec Maastricht afin que toutes les chances d’éradication soient données aux patients dans un pays où nous avons de fortes résistances.
Les indicateurs de la surveillance biologique des patients atteints de MICI sous azathioprine sont totalement stables, de même que les indicateurs de surveillance du cancer colorectal que ce soit par imagerie ou par dosage de l’ACE. Le dosage de l’ACE ne reste effectué que dans 26 % des cas et ne trouve pas écho au niveau des hépato-gastroentérologues. Nous l’avions déjà signalé l’année dernière et cet indicateur devra être revu, probablement par une actualisation des recommandations.
L‘indicateur de surveillance par coloscopie après polypectomie est toujours remarquable. Nous nous sommes améliorés de 0.1% chaque année et le taux actuel est de 2.7%. Il est à noter que 40% des hépato-gastroentérologues sont en-dessous de 2% et la moitié en-dessous de 2.3 %. La plupart des hépato-gastroentérologues sont déjà à l’objectif cible. Ces chiffres, complètement superposables à ceux de l’année dernière, montrent qu’il faut encore s’améliorer sur les délais des coloscopies de contrôle après polypectomie.
Les indicateurs déclaratifs sont bons voire, même, presque excellents puisque le taux moyen déclaré de polypes réséqués après hémoccult positif est à plus de 50% alors que l’ensemble des études, nationales et internationales, donnent un chiffre de 10 à 15 points plus bas. L’hypothèse la plus plausible est que sont colligées, dans ces résultats, les ablations de polypes adénomateux et hyperplasiques et nous devons être extrêmement vigilants à ne renseigner que les polypes adénomateux ou dentelés.
Au total, cette année encore, plus de 2 000 hépato-gastroentérologues ont bénéficié de la rémunération au titre de la ROSP. La rémunération moyenne a été augmentée de 30% pour atteindre 2 123 euros. La fourchette peut varier de 1 100 euros à 3000 euros pour les 25% des hépato-gastroentérologues les mieux rémunérés.
Le résultat de cette deuxième année conforte la pertinence de la quasi-totalité des indicateurs choisis par le SYNMAD en dehors, peut être du dosage des ACE. Les hépato-gastroentérologues se sont globalement tous améliorés avec un gain de plus de 30% de la rémunération sur le volet «pratique clinique». Lors de notre dernière réunion, la Caisse d’Assurance Maladie s’est félicitée de la progression des indicateurs pour notre profession.
La ROSP sera bien sûr prolongée cette année et, lors de la prochaine convention de 2016, nous aurons à cœur de maintenir cette avancée pour notre profession.
Dr. Thierry HELBERT
Président
eJOURNAL_SYNMAD_21_MAI_2015_-_LA_ROSP_DES_HEPATO-GASTROENTEROLOGUES_EN_2014.pdf