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SYNTHÈSE DU MOIS DE MAI 2020

–     Jour de rentrée : après deux semaines d’une période inédite de confinement de tous les français en raison de la pandémie à COVID-19, le déconfinement a débuté le 11 mai 2020. Pendant ces huit semaines de confinement, les médecins libéraux et hospitaliers, spécialistes et généralistes, ont fait preuve d’agilité pour répondre au mieux à cette crise sanitaire inédite. Ces semaines de confinement ont aussi conduit de nombreux français à renoncer aux soins mettant parfois leur santé à rude épreuve. Depuis le 11 mai, la reprise d’activité est progressive et très sensible. La semaine dernière, spécialistes et généralistes ont retrouvé une activité de consultation avoisinant 90% d’une activité habituelle (source Doctolib). Il n’en est pas de même dans les blocs opératoires et les unités d’endoscopie où la pression des DGARS sur nos directions d’établissement réduit de façon très importante notre activité. Une enquête menée par Les Spécialistes CSMF a permis à 493 médecins spécialistes de toutes spécialités et de toutes les régions de confirmer ces données. Ainsi, pendant la phase de confinement, 68% d’entre nous ont pu accéder aux plateaux techniques lourds pour la prise en charge des urgences. Ce taux n’était que de 29% pour le traitement des cancers, 41% pour une activité de diagnostique face à une suspicion de cancer et seuls 31% ont pu maintenir une activité en mettant en avant la possible perte de chance pour le patient. Cela nous a conduit, pour 60% d’entre nous, à soigner des pathologies plus graves en raison du retard de prise en charge. Depuis le 11 mai, la reprise d’activité s’effectue au sein des blocs, dans le respect des recommandations du Ministère de la Santé pour 81.7% d’entre nous mais, pour 36.7% avec l’obligation d’une RT-PCR. Les conditions d’accès aux blocs restent très insuffisantes avec une diminution des vacations opératoires pour 90% d’entre nous, une diminution du nombre d’interventions par vacation pour 89%, une remise en cause des indications opératoires par l’établissement pour 55% des sondés. Les raisons invoqués par nos établissements pour contraindre nos activités au bloc opératoire en endoscopie sont liées à une demande de nos ARS dans la crainte d’une deuxième vague pour 71%, à la demande des ARS invoquant une tension sur les produits d’anesthésie pour 71%, à la demande de notre établissement en raison du manque de place en hospitalisation ou en ambulatoire pour 46%, à la demande de nos établissements en raison du manque de disponibilité de place en SSPI pour 19% et à la demande de notre établissement invoquant un manque de personnel pour 22% d’entre nous. La Fédération des Spécialités Médicales et les CNP ont tiré la sonnette d’alarme en vain il y a déjà deux semaines. Ce message a été relayé par la FHP et l’ensemble des syndicats médicaux. Les Spécialistes CSMF ont à nouveau communiqué la semaine dernière sur l’urgence médicale qu’il y a à reprendre une activité pour éviter d’être confrontés à des retards de prise en charge préjudiciables aux patients. Si la tension sur les médicaments anesthésiants est réelle, la transparence des ARS et de l’Etat doit être complète et nous demandons une cogestion sur la disponibilité de ces produits.

–     La médecine 4P/5P/6P/ Copie du 4P politique ou standardisation des comportements : seul un syndicat fort nous gardera libre. Dans cet eJournal, le Dr Jean-Paul JACQUES nous rappelle qu’il nous sera difficile de nous soustraire à l’utilisation du Big Data. Nous avons en revanche le devoir d’en faire un outil de valorisation des pratiques et un outil de formation contrôlé. Pour cela, il convient d’avoir un interlocuteur puissant, capable de cogérer les informations dans un souci d’innovation, d’expertise, et d’amélioration de la qualité et de la pertinence des soins. A nos yeux, cela ne peut être qu’une représentation professionnelle forte et le premier syndicat des médecins français qu’est la CSMF et la Maison de l’innovation de la médecine spécialisée qu’elle a fait naître sont certainement le garant d’une nécessaire cogestion de ces outils qui aideront à la prise de décisions politiques.

–   Du haut de cette histoire, XXV siècles vous regardent. Ce pamphlet lui aussi écrit par Jean-Paul nous renvoie aux fondements de notre exercice et aux codes de déontologie médicale. Il invite à la réflexion sur notre rôle, notre éthique, et la place si particulière du médecin dans nos sociétés.

Dr. Franck DEVULDER
Juin 2020

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