REVENUS DES GASTROENTÉROLOGUES : LA COUPE EST PLEINE
Dr Franck DEVULDER
Président du SYNMAD
Septembre 2020
Trop c’est trop ! Le bilan fiscal des AGA de l’UNASA vient d’être publié. Si, en 2019, les médecins généralistes ont connu un rebond de 3.7% de leurs revenus imposables grâce à la ROSP, la majorité des médecins spécialistes sont dans le rouge. La gastroentérologie n’échappe malheureusement pas à ce constat avec une évolution en recul de 1.4% de nos revenus entre 2019 et 2018. Nous ne sommes pas les seuls dans cette situation et 14 spécialités terminent comme la nôtre dans le rouge ou avec une croissance zéro. Seules 6 spécialités ont connu une croissance discrètement positive au cours de l’année 2019. Cela ne peut plus durer. Nous savons tous que nos actes techniques sont gelés depuis de très nombreuses années. Le point travail est bloqué à 0.44 euros depuis 2005. Il en va de même de nos actes de consultation ou encore de l’Avis Ponctuel de Consultant, APC, ex C2 passé de 48 à 50 euros en juin 2018 mais qui est déconnecté du C depuis la convention 2016 malgré nos protestations remarquées. Ce n’est pas la ROSP des plus modestes chiffrée à 1405 euros par gastroentérologue en 2019 qui y changera quelque chose. Le livre blanc a d’ailleurs bien montré que les gastroentérologues ne faisaient pas partie des spécialités les mieux rémunérées.
Malgré cela, les gastroentérologues ont considérablement fait évoluer leurs pratiques. Je citerai pour exemple l’endoscopie digestive et notre volonté délibérée de nous inscrire dans une démarche de qualité et de pertinence. Nous appliquons tous les recommandations concernant les critères de qualité de la coloscopie. Il en va de même de l’ensemble de notre pratique médicale. Nous sommes nombreux à assurer des soins non programmés, des consultations sur des sites distincts, une organisation territoriale améliorant l’accès aux soins, et à participer à des astreintes de nuit et de weekend dans nos établissements. Dans le même temps, de nombreuses ARS nous suppriment des lignes de PDSES pour ceux qui avaient la chance d’en avoir… La CNAM balaye d’un revers de main notre légitime revendication de voir le point travail augmenter ou l’APC réévaluer à sa juste valeur…
Il faut maintenant que les choses soient claires et que nous mettions au coeur des échéances électorales politiques nationales et tout particulièrement des élections présidentielles, l’évolution de notre système de santé. Les français nous ont applaudi chaque soir à 20h00 pendant des semaines. Chacun d’entre eux a pris conscience de l’engagement sans faille de tous les professionnels de santé et tout particulièrement de leurs médecins. Alors que nous connaissons en ce moment un rebond de la pandémie à Covid19, nos concitoyens ne comprendraient pas que les négociations conventionnelles en cours puissent manquer d’ambition pour la médecine libérale. Et l’ambition pour la médecine libérale consiste à lui donner des moyens permettant d’asseoir une prise en charge de qualité, pertinente, répondant à la demande de soins de nos concitoyens. C’est dans cet état d’esprit que la CSMF vient d’engager ces négociations conventionnelles. Nous ne transigerons pas sur ces différents points. Votre soutien nous est indispensable. C’est ainsi que notre voix portera et que nous arriverons à nos fins pour faire entendre nos revendications légitimes, soucieuses du bien qui nous est le plus cher : notre santé et celle de nos patients.
Pour les hépato-gastroentérologues, il n’y a qu’une structure efficace : le SYNMAD
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