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eJOURNAL SYNMAD 19 OCTOBRE 2015 – URPS 2015 : PREMIERS ENSEIGNEMENTS

Les résultats des élections aux Unions Régionales des Professionnels de Santé (URPS) « médecins » sont tombés vendredi en fin de soirée. Le premier constat est un retrait très net du taux de participation à 39.92%. Pour mémoire, il était de 44.6% en 2010, 46% en 2006 et 52.7% en 2000. L’analyse détaillée des votes par Collège montre que les spécialités du Collège 3 non AOC (anesthésie – obstétrique – chirurgie) ont le plus faible taux de participation, à 34.95%.

Le deuxième constat est le recul très net de la CSMF. Bien que restant le premier syndicat de France tous collèges confondus, la CSMF a perdu son hégémonie en passant de 33.46% des suffrages exprimés en 2010 à 25.4% en 2015, talonnée par la FMF qui fait lors de la même période un bon de 16.17% à 22.69%. Ce recul de la CSMF est à constater dans les trois Collèges. Il est de 6 points dans le Collège 1 (médecine générale) où la CSMF perd sa seconde place au profit de la FMF qui talonne MG France, toujours en tête dans ce Collège. Ce recul est aussi constaté au niveau du Collège 2 (AOC) où le BLOC fait un score sans précédent, à près de 67%, quand la CSMF est passe de 19 à 12%. Dans le Collège des autres spécialités (Collège 3), la CSMF perd 10 points mais reste largement en tête, à 40.65%, loin devant le SML à 28.94% et la FMF à 21.77%.

Quels enseignements peut-on tirer de ces résultats ? Le premier enseignement, et certainement le plus important, est un désintéressement des médecins libéraux pour ces élections aux URPS alors que les nouvelles modalités électorales issues des grandes régions vont donner à ces structures un rôle tout à fait majeur dans l’offre de soins. En première lecture, deux explications peuvent être avancées pour expliquer ce faible taux de participation : d’une part, ces nouvelles grandes régions ont perturbé un corps électoral ne reconnaissant pas forcément dans les listes présentées, tous syndicats confondus, ceux qui au quotidien assuraient en région, leur défense professionnelle ; d’autre part, cela traduit peut être un aveu d’impuissance des médecins et des syndicats face à la loi de modernisation de la santé qui, malgré le refus unanime et catégorique de tous les syndicats, risque de passer très prochainement en Commission parlementaire mixte.

Le deuxième enseignement est le recul de la CSMF qui, aux yeux de son Président, « favorise les syndicats poujadistes ». Il n’est pas forcément aisé d’établir un parallélisme entre la politique et le syndicalisme. Cependant, force est de constater que dans des périodes de doute et de crise économique profonde telles que nous les vivons, on constate souvent une prime aux opposants les plus radicaux. Le paysage syndical médical français se trouve maintenant morcelé, et ce à un an de la fin de notre convention médicale. Au-delà des divergences d’appréciation de la crise profonde que subissent les médecins, au-delà des promesses électorales qui font le jeu des campagnes aux URPS, espérons seulement que la conscience syndicale et politique des leaders des syndicats représentatifs puisse leur permettre de proposer des solutions communes pour les principaux enjeux de la future convention, au risque que notre morcellement ne donne aux pouvoirs politiques les moyens de nous diviser encore un peu plus et de nous faire tous perdre beaucoup.

Dr Franck DEVULDER
Président du SYNMAD

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