Pour Dominique PON, il est nécessaire d’avoir une reprise en main du pouvoir régulateur de l’Etat, afin d’éviter que l’e-santé en France ne tombe aux mains des GAFA. La feuille de route du numérique en santé s’apparente à la construction d’une maison. Les fondations seront représentées par des référentiels socles (éthique, sécurité et interopérabilité) et les services socles (outils de coordination et les messageries MMS-santé, le DMP et l’e-prescription). La maison elle-même sera constituée des plateformes numériques avec trois espaces différents : l’exploitation des données (Heath data hub), des services pour les professionnels (bouquets de services) et des services pour les citoyens (espaces numériques en santé). Ainsi, le chef d’orchestre sera la Délégation ministérielle du Numérique en Santé qui s’appuiera sur l’Agence du Numérique en Santé (ex ASIP Santé). Sera rapidement mis en place un Conseil du Numérique en Santé ouvert à tous avec une gouvernance inversée permettant le recueil des des expériences développées sur le terrain. Le point le plus important que nous pouvons tous appeler de nos vœux est la volonté affichée de Dominique PON et de ses équipes d’aller rapidement vers une interopérabilité entre les différents éditeurs de logiciels. Nous ne pouvons donc que saluer cette initiative qui devra rester simple et adaptée à la demande des utilisateurs. Nous resterons particulièrement vigilants à ce que cela se fasse sans augmentation du coût pour les médecins et les autres professionnels de santé. Le Ministère a clairement affiché sa détermination absolue à avancer rapidement sur ce dossier majeur qu’est celui de la stratégie du numérique en santé. On imagine ainsi aisément que la Maison de l’innovation de la médecine portée par la CSMF trouvera toute sa place dans ce dispositif pour nous donner, enfin, les outils numériques nécessaires à notre exercice quotidien.
Dr Franck DEVULDER
Février 2020