– L’intelligence artificielle en endoscopie digestive. L’intelligence artificielle ou plutôt l’aide à la décision et à la prise en charge de nos patients fait peu à peu irruption dans nos pratiques médicales. En endoscopie digestive, les principales applications faisant appel à l’intelligence artificielle visent à automatiser les classifications. Cela a récemment été publié par le groupe d’Amsterdam concernant l’œsophage de Barrett et par le groupe de KUDO utilisant l’endocystoscopie pour automatiser les différentes classifications. L’autre champ d’application important est constitué par la reconnaissance des polypes où la machine permet de mieux se diriger dans la lumière du colon mais surtout d’attirer l’attention de l’endoscopiste sur des zones suspectes. Enfin, l’intelligence artificielle s’invite aussi dans les techniques de mucosectomie et de dissection sous muqueuse en facilitant la reconnaissance des vaisseaux au cours de la dissection afin d’en réaliser l’hémostase mais également en évaluant la muqueuse après dissection sous-muqueuse. Ces travaux préliminaires nécessiteront de plus amples études multicentriques mais fort est à parier que nos prochaines générations d’endoscopes devraient bénéficier de ces techniques d’intelligence artificielle et ainsi améliorer la prise en charge de nos patients à la fois dans les techniques diagnostiques mais également dans les techniques d’endoscopies thérapeutiques.
– Vers un statut unique pour tous les médecins français. 11 personnalités de la Santé ont récemment publié un manifeste visant à créer un nouveau statut mixte, en même temps salarié et en même temps libéral, qui permettrait la pratique du métier quel que soit le lieu d’exercice, dans lequel s’inscriraient les nouvelles générations et, sur la base du volontariat, les médecins en exercice. Ce manifeste peut paraître ambitieux mais répond de toute évidence à une évolution sociétale du métier de médecin. Il ne s’agit pas pour les auteurs de supprimer le statut des PU-PH voulu par la réforme DEBRÉ de 1958 mais de permettre, aux uns et aux autres, d’apporter tout au long de leur carrière leur talent aux soins, à l’enseignement ou à la recherche clinique. Aujourd’hui très compartimentée, cette évolution pourrait permettre une plus grande complémentarité entre les différents modes d’exercice de la médecine.
– La démocratie ne s’use que lorsque l’on ne l’utilise pas ! Telle est la conclusion du Docteur Jean-Luc FRIGUET, nous appelant massivement à voter aux élections ordinales qui se déroulent encore selon les départements et aux élections des délégués départementaux de la CARMF qui débuteront très prochainement. Les enjeux qui concernent la réforme des retraites sont grands. Le dialogue et la concertation peuvent permettre d’être entendus des pouvoirs politiques mais pour cela, ne laissons pas la place vide et votons à ces élections.
– Retour sur le symposium du SYNMAD. Le choix d’une table ronde autour du TDA n’avait pas pour enjeu que d’empiéter sur les prérogatives de la SFED ou du CNP HGE mais bien d’avoir une discussion ouverte et franche autour de cette évolution sociétale qui amène les médecins vers une certaine culture du résultat. Vous avez été nombreux à répondre à notre invitation et les enseignements tirés des discussions que nous avons pu avoir avec Maître Corinne DAVER, Monsieur Germain DECROIX représentant les assureurs, le Docteur Ayden TAJAHMADY représentant la CNAMTS et le Professeur Frank ZERBIB pour le CNP HGE, ont permis de mieux appréhender les enjeux auxquels nous sommes confrontés. Nous devons tous saluer le travail de celles et ceux qui œuvrent à la rédaction de nouvelles recommandations permettant d’améliorer notre exercice professionnel et la prise en charge de nos patients et de le faire savoir. Gardons cependant à l’esprit les conseils avisés de nos juristes nous recommandant d’apprendre le conditionnel dans la rédaction de ces recommandations au risque de nous mettre nous-mêmes la corde au cou…
Dr Franck DEVULDER
Mars 2018