Le Synmad vous a alerté le mois dernier sur les dangers de la recommandation de la HAS pour le traitement de l’hépatite C.
Nombreux sont ceux qui nous ont approuvés, mais plus nombreux encore ceux qui doutaient de notre clairvoyance. Ils pensaient ce genre de posture inutile, voire dépassée ? Et pourtant, aujourd’hui, on vous censure vos prescriptions. Ils ont cru à la parole donnée ? Ils ont pensé logique un partenariat public/privé ? Le petit chaperon rouge n’est pas suivi par le loup parce qu’il est rouge, mais parce qu’il est appétissant.
Le praticien libéral n’intéresse le praticien hospitalier que parce que le nombre de ses dossiers est important : comprenez, en langage « scientifico-enarco-universitaire : il a une belle file active (traduction désastreuse de Active File) et j’aimerais bien la lui piquer !
Tout imprégné du syndrome de Stockholm, et d’une éducation universitaire biaisée qui veut nous faire croire que l’exercice libéral de la médecine est un pis-aller, compensé par une pâle indemnisation financière, l’abominable praticien libéral, accroché à ses ducats finit par accepter qu’il ne mérite aucune reconnaissance. Votre exercice vénal, avec paiement à l’acte, fait de vous un coupable consentant. Si, de plus, on utilise des méthodes organisées politiquement et légalement, pour empêcher un travail aussi déshonorant, c’est bien fait pour l’abominable libéral ! LE TOUR EST JOUE, LA VICTIME SE SENT COUPABLE.
Vous allez nous dire que c’est encore de la pure fiction ? Et bien non, le Journal Officiel vient de nous donner une nouvelle preuve de la naïveté de nos confrères hépatologues : oui, il est désormais obligatoire de présenter tout dossier de traitement par SOFOSBUVIR en RCP « au sein des pôles de références ». Autant dire, arrêt pur et simple des prescriptions libérales. Et oui, ils l’ont fait. Et oui, ils ont osé. Ils sont même allés au-delà des recommandations de la HAS !
Malgré quelques-uns, parmi nous, qui s’insurgeaient des recommandations de l’AFEF concernant les antiviraux, et des jeux de manche outragés de son secrétaire général, jurant ses grands dieux que coercition était un mot banni de l’hépatologie française, beaucoup y ont cru, sauf quelques syndicalistes paranos et quelques libéraux obstinés.
De fait, l’AFEF n’a rien fait d’autre que soutenir une loi qui oblige les prescriptions de SOFOSBUVIR à passer par une RCP en pôle de référence, donc purement hospitalière publique, au nombre de 31 en France !!! Où est la liberté de prescription ? Où est la médecine spécialisée de proximité ? Où est la reconnaissance d’un diplôme équivalent validé par l’Ordre ? Où est la grande idée de notre Ministre sur l’accès au meilleur soin pour tous et partout ?
Alors, révoltez-vous maintenant, même si vous n’êtes pas hépatologue, car ils préparent une suite : une sauce coloscopie avec un versant compte-rendu à la « Prévert », pour vous empêcher définitivement de dormir après avoir fait votre programme de coloscopies, tellement sûr d’avoir oublié quelque chose !! Parions qu’ils en feront une loi et que vous aurez alors les menottes à la main et aux pieds.
Ne craignez rien, ils préparent le bâillon, car il ne manquerait plus que vous ayez l’outrecuidance de vous plaindre, il vaut mieux vous faire taire !!
La liberté perdue se retrouve avec difficulté mais elle se gagne, avec les dents, avec les poings.
Bien évidemment, le Synmad va utiliser toutes les voies possibles, juridiques si nécessaires, pour faire casser cette décision inique !
Cet épisode n’est que la première traduction hépato-gastroentérologique de la volonté de faire disparaitre la médecine libérale spécialisée, promis dans le projet de la loi de Santé et doit vous convaincre, si besoin, de participer massivement au mouvement de grève nationale de fin d’année !
Dr. Jean Paul JACQUES
Secrétaire Général
eJOURNAL_SYNMAD_12_NOVEMBRE_2014_-_VOTRE_PRESCRIPTION_DE_SOVALDI.pdf