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eJOURNAL – PLACE DES HÉPATOGASTROENTÉROLOGUES DANS LES CPTS

Vendredi matin dernier s’est tenu à PARIS la conférence nationale des URPS qui avait pour titre : « CPTS : une vision nationale ».
 

Cette conférence a été introduite par Madame Katia JULIENNE, Directrice Générale de l’offre de soins, qui a rappelé les enjeux de ces Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS) dont le principe a été exposé par le Président de la République en septembre 2018 pour assurer une meilleure offre territoriale en santé. Le chiffre de 1000 CPTS à créer a même été avancé. 
 

Qu’en est-il aujourd’hui ? Et quelles places peuvent y trouver les médecins spécialistes en général et les hépatogastroentérologues en particulier ? A ce jour, 843 CPTS ont été envisagées, 44 sont en fonctionnement, 383 projets sont à l’étude mais seules 10 de ces CPTS ont signé l’accord cadre interprofessionnel témoin de leur financement. En pratique, il s’agit de demander à l’ensemble des professionnels de santé, médecins et professionnels paramédicaux, de s’organiser sur un territoire pour assurer une meilleure coordination et une offre de soins en rapport avec les besoins de la population. Pour la première fois depuis longtemps, on donne aux professionnels de santé et tout particulièrement aux professionnels libéraux, des moyens financiers et une certaine liberté dans l’organisation puisqu’ils leur appartient de choisir le modèle économique qui leur sied. Le modèle le plus souvent retenu est simple et repose sur une association Loi 1901.
 

Pour nombre de décideurs, et particulièrement pour la CSMF et le syndicat « Les Spécialistes CSMF », nous considérons que l’organisateur de ces CPTS doit être un médecin, le plus souvent d’ailleurs un médecin spécialiste en médecine générale. Alors, quelle doit être notre place à nous, médecins de toutes les autres spécialités médicales et chirurgicales ? Quelle doit être la place des gastroentérologues ?
 

Cette place doit à mes yeux exister au travers des équipes de soins spécialisées. Les médecins généralistes ont créé depuis quelques années des équipes de soins primaires réunissant sur un territoire de santé médecins et paramédicaux pour assurer l’offre de premier recours. Le concept d’équipes de soins spécialisés a vu le jour plus récemment et quelques initiatives apparaissent. L’idée est de formaliser la coordination que nous sommes nombreux déjà à avoir entre gastroentérologues libéraux entre eux, mais aussi entre libéraux et hospitaliers pour assurer sur un territoire donné une réponse coordonnée et efficace à la demande de soins. Finalement, nous sommes là très proches des fondements du CREGG qui a toujours œuvré pour l’exercice regroupé qui singularise la gastroentérologie. Alors que faire en pratique et avec quels moyens ? Je ne peux que vous inciter à prendre contact avec vos ARS, vos URPS, et vos Caisses Primaires d’Assurance Maladie pour faire part de votre souhait de vous organiser en équipes de soins spécialisées. Il ne s’agit pas de gommer la spécificité de nos différents cabinets. Il ne s’agit pas d’aller vers un cabinet médical unique mais vers une organisation coordonnée et territoriale. L’ARS a les moyens financiers de nous suivre et de nous aider à nous organiser. A mes yeux, il ne s’agit donc pas d’une usine à gaz étatique supplémentaire  mais nous avons là une fenêtre de tir pour nous organiser avec des moyens financiers entre tous les gastroentérologues d’un territoire de santé. Votre équipe de soins spécialisée contractualisera avec une ou plusieurs CPTS devant ainsi le bras armé gastroentérologique de l’offre de soins sur un territoire.
 

L’avenir nous appartient donc. À nous de nous en saisir et de considérer cela comme une urgence réelle. Ne nous y trompons pas. Si nous n’en sommes pas capables, l’État un jour utilisera d’autres acteurs et d’autres moyens certainement plus contraignants pour nous pour assurer une de ses missions régaliennes qui est de veiller à ce que chaque français puisse accéder aux soins médicaux. 

Dr Franck DEVULDER
Président « Les Spécialistes CSMF »

Février 2020

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