Depuis des mois, l’ensemble des acteurs de l’hépato-gastroentérologie tente, par tous les moyens, de se faire entendre des deux Ministères en charge de la réforme du 3ème cycle des études médicales.
Cette réforme présente plusieurs dangers qui nuiront à la prise en charge des patients souffrant de maladies de l’appareil digestif :
• La durée de formation sera, dans les faits, limitée à 6 semestres quand les recommandations européennes fixent notre durée de formation initiale à au moins 6 ans. 7 internes sur 10 en hépato-gastroentérologie pensent impossible d’acquérir l’ensemble des compétences requises en 6 semestres.
• Les modalités d’accès aux formations complémentaires (FST ou option) seront fixées par arrêté ministériel. Cette volonté d’étatiser la médecine limitera les formations et donc l’accès aux soins.
• La menace de réduire les possibilités de clinicat ou d’assistanat réduira la qualité de formation initiale.
• Le Professeur Schlemmer et le Professeur Lemoine accompagnent la création d’une option « endoscopie chirurgicale » au DES de chirurgie digestive. Cette possibilité est une insulte à l’endoscopie digestive française qui assure, aujourd’hui, les Présidences des Sociétés Européenne et Mondiale d’Endoscopie Digestive. Elle ne répond en rien à une problématique d’accès aux soins. Plus grave encore, elle considère que l’on peut acquérir la maitrise de l’endoscopie thérapeutique sans posséder la connaissance et la pratique de l’endoscopie diagnostique, donnée contraire à la bonne pratique et à la connaissance médicale élémentaire.
• Cette réforme exclut, aussi, le rôle des hépato-gastroentérologues dans la prise en charge nutritionnelle des patients, réduit l’accès à l’enseignement de la proctologie chirurgicale et de l’hépatologie et confiera la prise en charge des MICI à nos confrères internistes là où, ici encore, les experts mondiaux les plus en pointe sont des gastroentérologues français.
• Malgré les nombreuses interventions du CNP HGE, des Universitaires réunis au sein de la CDU HGE et du CNU, des internes de l’AFIHGE, soutenus par l’ISNI, le Professeur Schlemmer reste sourd aux remarques de l’hépato-gastroentérologie.
Le SYNMAD a, dès le début, soutenu et défendu, lors de sa présidence du CNP HGE, les remarques constructives portées par toute une profession.
Le SYNMAD considère, qu’au-delà de la destruction de notre spécialité, cette réforme portera atteinte à la qualité des soins des patients souffrant de maladies de l’appareil digestif.
Le SYNMAD en appelle au Gouvernement et au Président de la République pour que cette réforme soit repoussée et qu’une réelle concertation puisse s’ouvrir entre tous les acteurs.
Le SYNMAD en appelle aussi aux candidats à la Présidence de la République pour que la qualité de la médecine française ne soit pas menacée par une réforme dogmatique du 3ème cycle des études médicales.
Contact pressse : Dr. Franck DEVULDER – Président
Communique_SYNMAD_11_01_2017_Rforme_3me_Cycle_Etudes_Mdicales_.pdf